Le 28 août 2025, plusieurs institutions internationales – dont le Forum Économique Mondial et le Global Center on Adaptation – sonnent à nouveau l’alerte sur l’immense décalage entre les besoins de financement climatique et les fonds réellement mobilisés pour l’Afrique. Cette actualité révèle un enjeu central pour le continent : sans financement climat adapté, toute ambition d’adaptation reste limitée, menaçant directement les pays les plus vulnérables comme le Mali.
Contexte de l’actualité : qui, quoi, où, quand, pourquoi
Le rapport du 28 août 2025 dresse un constat sans appel :
Bien que l’Afrique soit responsable de moins de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle a besoin de 2,5 à 2,8 trillion de dollars d’ici 2030 pour financer sa transition climatique. Pourtant, la majorité de ces flux restent concentrés hors du continent, et seulement 16 % du marché mondial des crédits carbone bénéficie à l’Afrique. Le Mali et la région sahélienne reçoivent moins de 20 % des fonds d’adaptation pourtant cruciaux pour leur résilience.
Ce qu’il faut retenir
- Les besoins climatiques de l’Afrique estimés à plus de 2,5 trillion USD d’ici 2030 ; le financement mobilisé aujourd’hui reste très insuffisant.
- Aucun des 10 pays les plus vulnérables au climat – Mali inclus – ne figure parmi les 10 plus grands bénéficiaires de financements d’adaptation.
- Le ticket d’entrée sur les marchés mondiaux du carbone demeure très élevé pour les pays africains : seulement 3 % des crédits naturels leur sont attribués.
- « L’Afrique ne demande pas la charité, mais un financement équitable – capital qui reflète le risque réel, récompense la résilience et reconnait la contribution du continent à la stabilité climatique mondiale » (GCA, Forum Économique Mondial, août 2025).
- Des initiatives comme l’Africa Adaptation Acceleration Program commencent à inverser la tendance, mais l’écart de résilience reste immense.
Pourquoi c’est important pour le Mali
Le Mali, frappé par l’avancée du désert et la montée de l’insécurité alimentaire, dépend des financements internationaux pour restaurer ses écosystèmes, protéger ses populations rurales et maintenir sa stabilité économique. L’insuffisance des flux freine la mise en œuvre de projets concrets (reboisements, irrigation, reconversion agricole), mais pèse aussi sur l’accès aux marchés carbone et la capacité du pays à anticiper les catastrophes climatiques. Défendre un financement équitable est donc une priorité stratégique nationale.
Lecture stratégique
Deux tendances à surveiller : la montée de solutions hybrides comme les « debt-for-nature swaps » (échanges dette-nature) et l’émergence de critères d’éthique (« fair finance ») pour que le futur Fonds climat mondial soit redistributif et axé sur l’impact réel en Afrique. L’agenda de la COP30 (2026) est attendu sur ce point.
Pour aller plus loin
Renforcer la mobilisation et la veille stratégique sur les financements climatiques est essentiel pour le Mali et l’Afrique. Pour tout projet ou dossier à documenter, contactez-nous sur contact@abcomali.com ou découvrez nos analyses « #EcoZoom » : abcomali.com/category/ecozoom/.