Depuis quelques jours, le fleuve Falémé, frontière naturelle entre le Mali, le Sénégal et la Guinée, cristallise l’inquiétude des acteurs locaux et internationaux. Pollution au cyanure, usage massif du mercure, destruction accélérée du lit du fleuve : la ruée vers l’or en fait un exemple d’urgence environnementale à fort impact humain pour l’Afrique de l’Ouest.
Contexte de l’actualité : qui, quoi, où, quand, pourquoi
Mi-septembre 2025, des alertes ont été lancées par des associations et relais médias internationaux face à l’aggravation visible de la pollution sur le fleuve Falémé, dans la région de Kéniéba. L’orpaillage, pratiqué à la fois par des industriels (souvent étrangers) et des artisanaux, utilise des substances toxiques (cyanure, mercure) et ravage le paysage à coups d’engins lourds et broyeurs (« crasseurs »). Le lit du fleuve est affecté, tandis que la communauté locale reste divisée entre impératifs de survie économique, emplois, et sauvegarde de ce bien commun stratégique.

Ce qu’il faut retenir
- Le fleuve Falémé, long de 650 km, alimente plusieurs villages et villes à la frontière Mali-Sénégal-Guinée.
- L’utilisation du cyanure et du mercure provoque une pollution grave : menaces pour l’eau potable, la biodiversité et la santé humaine.
- Certaines populations profitent des infrastructures offertes par les sociétés minières (écoles, santé, eau), freinant la mobilisation face à la pollution.
- « Au Mali, les populations divisées sur la sauvegarde du fleuve Falémé menacé de disparition à cause de l’exploitation de l’or. »
- Le conflit d’usage et la dégradation actuelle génèrent des risques sanitaires majeurs et une insécurité hydrique durable.
Pourquoi c’est important pour le Mali
L’impact est direct : le Falémé assure l’accès à l’eau, l’irrigation agricole et la subsistance de milliers de familles transfrontalières. Sa pollution accélérée réduit la qualité de vie, la sécurité alimentaire et la biodiversité locale, tout en risquant d’alimenter des tensions communautaires durables. Protéger ce fleuve, c’est préserver la santé publique, la cohésion sociale et l’économie locale.
Lecture stratégique
L’exemple Falémé illustre la difficulté de concilier exploitation minière, responsabilité environnementale et développement local au Sahel. L’application de normes plus strictes, la valorisation de l’expertise locale et la transparence sur l’usage des ressources sont à surveiller. Une gestion transfrontalière intelligente pourrait améliorer l’équilibre entre retombées économiques et préservation de l’eau.
Pour aller plus loin
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