Au Mali, la société civile hausse le ton pour réclamer une loi spécifique sur le changement climatique, afin de doter le pays d’un véritable cadre juridique en matière de gouvernance environnementale. Porté par Global Platforms Mali lors d’une journée de concertation au Parc national de Bamako, ce plaidoyer vise à transformer les politiques existantes en obligations légales opposables. Dans un contexte de sécheresses, d’inondations et de crises socio-économiques récurrentes, cette initiative pourrait marquer un tournant pour la résilience climatique du pays.
Contexte de l’actualité
Le 3 décembre 2025, Global Platforms Mali a réuni au Parc national de Bamako des acteurs de la société civile, des jeunes engagés et des représentants des institutions, dont le président de la Commission Développement rural et Environnement du Conseil national de la Transition (CNT). L’objectif principal de cette journée était de plaider pour l’élaboration et l’adoption d’une loi nationale sur le changement climatique, au-delà des politiques et plans d’action déjà existants. Selon le représentant de Global Platforms, une telle loi offrirait un cadre légal robuste pour les actions climat et encadrerait l’ensemble des politiques publiques prises par l’État dans ce domaine. Les échanges ont aussi mis en lumière le lien direct entre dérèglement climatique, sécurité alimentaire, conflits fonciers, santé publique et même insécurité.
Ce qu’il faut retenir
- Le Mali dispose déjà d’une politique nationale climat et de plans d’action, mais il manque un texte de loi dédié pour sécuriser et harmoniser les interventions des acteurs publics et privés.
- La société civile, via Global Platforms Mali, demande une loi climat qui formalise les obligations de l’État, clarifie les responsabilités et renforce la redevabilité en matière de lutte contre le changement climatique.
- Des panels ont rappelé l’adhésion du Mali aux principaux dispositifs internationaux et les initiatives déjà engagées, tout en soulignant l’urgence d’un cadre juridique plus contraignant.
- Le président de la Commission rurale et environnement du CNT a reconnu la gravité des impacts climatiques sur les secteurs vitaux et s’est dit favorable à voir rapidement ces textes soumis au débat national.
Pourquoi c’est important pour le Mali
L’adoption d’une loi spécifique sur le changement climatique renforcerait la cohérence du cadre réglementaire malien, déjà engagé dans une modernisation de sa gouvernance environnementale. Une telle loi permettrait de mieux articuler les stratégies nationales (énergie, agriculture, urbanisme, santé) avec les engagements internationaux et les exigences de la finance climat, tout en sécurisant les projets portés par les collectivités, les ONG et le secteur privé. Pour un pays très exposé aux sécheresses, aux inondations et à la dégradation des terres, ce serait un outil stratégique pour passer d’une logique de réaction à une approche d’anticipation et d’adaptation structurelle.
Enjeux pour la résilience au Mali
Pour les bureaux d’études, les partenaires techniques et les investisseurs, une future loi climat offrirait une meilleure visibilité sur les priorités nationales, les obligations réglementaires et les opportunités de projets verts. Elle renforcerait aussi la légitimité des plaidoyers pour des financements internationaux et faciliterait l’intégration de standards environnementaux dans les marchés publics, les projets d’infrastructures ou de restauration des terres. Cette dynamique s’inscrit dans un mouvement plus large de consolidation du cadre réglementaire environnemental au Mali, déjà analysé dans la rubrique #EcoZoom d’ABCOM.
Pour aller plus loin
Pour suivre cette évolution législative, analyser ses impacts sur vos projets ou préparer un plaidoyer technique, contactez notre équipe à contact@abcomali.com. Retrouvez également d’autres analyses stratégiques sur la gouvernance environnementale malienne sur ABCOM Mali, dans la rubrique #EcoZoom.





