Face à la montée du risque de sécheresse et aux impacts déjà sensibles du changement climatique au Mali et en Afrique de l’Ouest, un forum de haut niveau, inédit, s’est tenu fin septembre 2025 à Ouagadougou. Responsables politiques, acteurs régionaux et bailleurs internationaux, dont la Banque mondiale, ont mis au point une nouvelle dynamique : le Centre régional de l’eau pour l’Afrique (CREA), destiné à catalyser l’innovation et la coopération pour la résilience hydraulique. Décryptage de ce tournant stratégique pour la région.
Contexte de l’actualité : qui, quoi, où, quand, pourquoi
Le 30 septembre 2025, des décideurs du Mali, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie, Niger, Sénégal, accompagnés de partenaires du Maroc, du Brésil et d’organismes comme la Banque mondiale et l’Institut 2iE, se sont réunis à Ouagadougou. Leur priorité : élaborer une feuille de route contre l’intensification de la sécheresse ({+230 %} en 50 ans selon la Banque mondiale), et répondre aux besoins en eau potable, agricole et sanitaire, cruciaux dans le contexte d’une poussée démographique régionale. Un accord tripartite a acté la création du CREA, qui sera hébergé à l’Institut 2iE, pour mutualiser expertise technique, formation et systèmes d’alerte précoce à l’échelle sahélienne.

Ce qu’il faut retenir
- La sécheresse a augmenté de plus de 230 % en Afrique de l’Ouest en un demi-siècle ; elle pourrait réduire jusqu’à 6 % la croissance de certains pays sahéliens d’ici 2050.
- Signature de l’accord fondateur du CREA, hub régional d’innovation pour assurer une distribution équitable et durable de l’eau.
- Des secteurs dépendant de l’eau soutiennent 1,7 milliard d’emplois dans le monde (Banque mondiale).
- Enjeux pour la stabilité alimentaire, économique et la paix sociale dans toute la région.
Pourquoi c’est important pour le Mali
Le Mali fait figure de pays particulièrement vulnérable à la variabilité climatique. Intensification des épisodes de sécheresse, pressions démographiques et concurrence sur la ressource aggravent la fragilité socio-économique. S’engager pleinement dans le CREA permettra : d’améliorer la planification et la gestion de l’eau, renforcer les systèmes d’alerte précoce, bénéficier de nouvelles formations et de l’accès à l’innovation partagée, tout en pesant sur les politiques régionales et les flux de financements internationaux. La mutualisation SAHEL renforcera la sécurité alimentaire, économique et sociale des ménages maliens.
Lecture stratégique
À court et moyen terme, l’impact du CREA sera un test grandeur nature pour la coopération régionale dans le champ climatique. Au-delà des infrastructures, il s’agira de développer des systèmes de gestion intégrée de l’eau résilients, fondés sur la science et l’expérience de terrain. La transparence sur la gouvernance et l’implication des communautés locales seront essentielles pour transformer l’essai – et garantir au Mali une transition vers la résilience hydraulique.
Pour aller plus loin
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